Les Alternatifs Isère

Agglo grenobloise : des dizaines de personnes sans toit…pourquoi ?

samedi 1er mai 2010

Combien sont-ils, dans l’agglomération grenobloise, qui doivent passer leurs nuits (et leurs journées !) dehors, qui sous des tentes, qui sous des porches, dans des voitures, voire dans des locaux à poubelles ? Au moins deux cents, sans doute davantage. Des mini bidonvilles sont apparus progressivement sur les berges de l’Isère et aux abords de la rocade sud : des isolés, mais aussi des familles, des enfants… Des étrangers, demandeurs d’asile, sans papiers qui ne trouvent pas de place dans les hébergements d’urgence ou au Centre d’accueil municipal sur-saturés. Parce que l’État ne remplit pas ses obligations : alors qu’il doit légalement héberger les demandeurs d’asile dans les CADA (centres d’hébergement pour demandeurs d’asile), on estime à 335 le nombre de demandeurs d’asile isérois sur les listes d’attente (10 000 en France). Résultat : ces demandeurs d’asile sont placés dans le meilleur des cas dans des centres d’hébergement ou au Centre d’accueil municipal réservés en principe aux autres étrangers, demandeurs d’un titre de séjour ou même sans papiers. Quant aux étrangers primo arrivants (au moins deux cents arrivées par mois), une bonne partie d’entre eux ne trouvent pas de place et sont obligés de « se débrouiller »… Autre population condamnée à la rue : des citoyens français, plongés dans la précarité, chômeurs, jeunes, familles mono-parentales qui ne peuvent plus assumer des loyers… De nombreuses organisations associatives (RESF, Coordination iséroise de soutien aux sans papiers…) et politiques (dont les Alternatifs) ont appelé à un rassemblement, avec couvertures, mercredi 24 mars devant la Préfecture : au moins 150 personnes ont exigé du Préfet qu’il prenne des mesures urgentes avant le 31 mars, date à laquelle près de 150 demandeurs d’asile et sans papiers devaient quitter leur hébergement hivernal… sans aucune alternative. Conférence de presse, interviews médiatiques, pression des collectivités locales (Ville de Grenoble, Conseil Général), lettre solennelle au préfet ont contraint celui-ci à caser in extremis, le mercredi 31 mars après midi !, ces 150 personnes dans des logements vides… Mais seulement pour trois mois… « Un toit c’est un droit ! », criaient les manifestants devant la Préfecture de l’Isère. Nous devons tous nous mobiliser pour que ce droit ne reste pas lettre morte. On ne peut accepter que des hommes, des femmes, des enfants se mettent en grand danger au plan sanitaire et psychologique. A nous tous d’accentuer la pression auprès de l’État, de son représentant, le Préfet, des collectivités locales pour qu’ils assument leurs obligations. En rappelant notamment au Préfet son droit – son devoir- de réquisition des logements vides, il y en a beaucoup…

Jo Briant


Articles parus dans un numéro précédent sur un sujet voisin :
Sans-papiers : une main d’œuvre à bon compte… mais qui relève la tête - N°124 – Mai 2009
Mariages mixtes : Quelles difficultés administratives ? - N°122 – Février 2009
Lettre ouverte au Préfet de l’Isère - N° 121 – Décembre 2008


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