Les Alternatifs Isère

Rafle anti-Roms au camp des Glairons à St Martin d’Hères…

lundi 5 septembre 2011

Après la descente de police du 26 juillet dernier dans ce même camp où avaient été distribuées généreusement des OQTF (obligation de quitter le territoire), on se souvient du manque total de soutien du maire R.Proby de St Martin d’Hères pourtant communiste (et en plus médecin) à ces personnes exclues. Celui-ci avait déclaré publiquement en conseil municipal : « Je ne m’opposerai pas à une expulsion » .

Cette politique de l’autruche a abouti ce jeudi matin où dix bus de la gendarmerie mobile nationale (donc au moins 100 gendarmes) ont fait irruption sur le camp des Glairons (SMH) dans le but de renvoyer de France les personnes soumises à une OQTF, de distribuer d’autres arrêtés et de détruire ce camp, mettant du même coup hommes, femmes et enfants en bas-âge (dont des bébés) à la rue. Tout cela bien sûr au mépris des recours en justice contre ces OQTF. Sur les 7 caravanes installées dans le camp 4 ont été détruites et les 3 autres mises à la fourrière : les bulldozers n’aiment pas venir pour rien…

N. Sarkozy l’avait dit dans son tristement célèbre discours dit de Grenoble du 30 juillet 2010, on peut même dire que c’est une des seules promesses qu’il ait tenu dans son mandat : « J’ai demandé au ministre de l’Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms. Ce sont des zones de non-droit qu’on ne peut pas tolérer en France. Nous allons procéder d’ici fin septembre au démantèlement de l’ensemble des camps qui font l’objet d’une décision de justice. Là où cette décision de justice n’a pas encore été prise, nous engagerons des démarches pour qu’elle intervienne le plus rapidement possible. Dans les trois mois, la moitié de ces implantations sauvages auront disparu du territoire français. La décision d’évacuer les campements sera prise sous la seule responsabilité des préfets et leur destruction interviendra par référé du tribunal de grande instance, dans un délai bref. »

Il faut savoir qu’actuellement à Grenoble la situation des plus pauvres est catastrophique. Début août, le 115 (numéro d’appel accessible à toute personne cherchant un hébergement d’urgence) estimait le nombre de personnes à la rue à un millier environ (dont beaucoup d’enfants de tous âges). L’état français a réduit le financement du 115 et n’assure plus son devoir d’aide sociale aux sans abris. Les collectivités locales (avec beaucoup de cynisme) ont décidé d’embrayer sur cette voie : les hébergements d’urgence sont réduits, la mission d’hébergement qui est un droit étant soumise à des critères hors-la-loi. A cela se rajoute l’application de la loi Besson qui donne des pouvoirs de répression anti-étrangers sans commune mesure avec ce que l’on a connu ces dernières années. Les associations d’aide ont beau adresser des courriers à la mairie, au Conseil Général, à la Métro : ceux-ci restent sans réponse. L’hiver qui se profile en ce début septembre risque d’être terrible, comment accepter une telle situation en 2011 ? Cette chasse aux Roms est inadmissible ; ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui ont le droit d’être secourus comme chacun. On se croirait revenu en des temps où l’état français organisait la chasse aux étrangers.

Cette crise, qui jette les personnes à la rue, reflète l’échec du capitalisme et ne découle nullement de la présence d’étrangers bouc-émissaires. Elle n’en est qu’à ses débuts : une part sans cesse croissante de la population s’appauvrit, perd son emploi et son logement et parallèlement, l’Etat réprime les victimes de la misère qu’il a créée.

La Patate Chaude, le 4 septembre 2011


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